Premio Internacional de Derechos Humanos Ludovic Trarieux 2011
Internationalen
Ludovic-Trarieux-Menschenrechtspreis 2011
Prêmio
Internacional de Direitos Humanos Ludovic Trarieux 2011
Premio
Internazionale per i Diritti Umani Ludovic Trarieux 2011
Ludovic Trarieux Internationale Mensenrechtenprijs 2011
Depuis/Since/Desde/Dal/Seit 1984
“L’hommage des avocats à un avocat ”
“The award given by lawyers to a lawyer”
“El homenaje de abogados a un abogado
”
“L'omaggio
degli avvocati ad un avvocato”
“Die
Hommage von Anwälten zu einem Anwalt”
Le Prix
international des droits de l'Homme
"Ludovic
Trarieux" 2011,
attribué à
Fethi TERBIL
(Libye)
A
la suite de la délibération du Jury de
28 avocats européens, le 30 mai 2011 au Conseil National des Barreaux
Consiglio Nazionale Forense, à
Rome (Italie), Fethi Terbil,
(فتحي تربال), âgé de 41
ans et demeurant à Benghazi, s'est vu
attribuer le XVIème Prix International des Droits de l’Homme
« Ludovic-Trarieux » 2011.
Le prix sera remis le 1er décembre 2011 à Bruxelles, par
Madame Viviane REDING, vice-présidente de la
Commission européenne en charge de la Justice, des Droits fondamentaux et de la
Citoyenneté.
Fethi Terbil, (فتحي تربال), âgé de 41 ans et demeurant à
Benghazi, avocat spécialisé dans les droits de l'homme, incarne la contestation
contre Kadhafi. Il a été arrêté à sept reprises, y compris en tant qu'étudiant.
Fethi Terbil, l'avocat par qui la
révolte anti-Kadhafi est arrivée, a été l'avocat des familles des victimes de
la répression de la mutinerie de la prison d'Abou Slim, près de Tripoli, en
1996 dans laquelle ont péri quelque 1.200 détenus. Le 28 juin 1996, en fin
d'après-midi, des détenus d'Abou Selim se sont échappés de leurs cellules pour
réclamer de meilleures conditions de détention, un procès équitable et le droit
à des visites.Au cours de la répression qui a suivi, les forces de sécurité ont
abattu environ 1200 prisonniers, selon des organisations de droits de l'Homme,
dont un des frères, le cousin et le beau-frère de Fethi Terbil. Pendant des
années, les dirigeants libyens ont nié que ce meurtre de masse ait eu lieu. Les
famille mettront des années avant de connaître les circonstances de leur mort.
Elles voulaient connaître la vérité et le lieu où les corps ont été enterrés.
Et elles se sont associées à un avocat qui était prêt à prendre le risque de
les représenter auprès du régime.
Le 15 février 2011, une vingtaine de membres
des forces de sécurité intérieure (Amn al Dakhili) lourdement armés ont fait
violemment irruption à son domicile à 15h 30 alors qu'il se trouvait en
compagnie de son épouse et de ses enfants. Ils avaient emporté son ordinateur
portable et téléphone mobile ainsi que les téléphones des autres membres de la
famille. Ils n'avaient pas présenté de mandat d'arrêt et avaient refusé
d'indiquer les raisons de son arrestation. Il a été conduit devant le
responsable de la sécurité personnelle de Kadhafi, qui se trouvait à Benghazi.
La nouvelle s'est répandue parmi les familles des victimes qui ont décidé de
manifester pour sa libération. Son arrestation
L'arrestation de Fathi Terbil a donné le
signal de l'insurrection à Benghazi. Apprenant la nouvelle, des proches des
victimes d'Abou Selim se sont rassemblés devant le quartier général de la
police, à Benghazi. La manifestation a grossi. D'après les reportages, les
familles des victimes des massacres ont commencé à protester contre
l'incarcération de Terbil, et a commencé à réclamer la fin du régime. La
manifestation, qui comptait jusqu'à 2000 personnes, a duré toute la nuit. La
police, tirant avec des balles en caoutchouc, et des éléments pro-gouvernement
ont violemment dispersé la foule.
Fethi Terbil a été relâché le 16 février
à l'aube, en raison de la forte mobilisation devant le siège de ces services de
sécurité. Mais depuis, l'insurrection qui s'est déclarée à Benghazi le 17
février, s'est propagée à toute la Libye.
Fethi Terbil, qui a été arrêté à sept
reprises, y compris en tant qu'étudiant, incarne la contestation contre le
dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. «Je veux qu'il soit traduit en justice, dans
un procès équitable».
En tant que défenseur des droits de
l'homme il informe régulièrement les procédures spéciales de l'ONU des
violations des droits de l'homme commises en Libye. Il coopère depuis plusieurs
années avec Alkarama.
Créé en 1984, le « Prix International
des Droits de l'Homme – Ludovic-Trarieux » est décerné à « un avocat sans
distinction de nationalité ou de barreau, qui aura illustré par son œuvre, son
activité ou ses souffrances, la défense du respect des droits de l'Homme, des
droits de la défense, la suprématie du droit, la lutte contre les racismes et
l'intolérance sous toutes leurs formes ».
Il est la plus ancienne et la plus
prestigieuse des récompenses réservées à un avocat puisque son origine remonte
au message de Ludovic Trarieux (1840-1904), fondateur, en 1898, au moment de
l'Affaire Dreyfus, de la « Ligue des Droits de l'Homme et du Citoyen » : « Ce
n'était pas seulement d'ailleurs la cause isolée d'un homme qui était à
défendre, c'était, derrière cette cause, le droit, la justice, l'humanité ».
Un an après sa création, le Premier
Prix a été attribué le 27 mars 1985 à Nelson Mandela alors emprisonné depuis 23
ans en Afrique du Sud. Il a été remis officiellement à sa fille, le 27 avril
1985, en présence de quarante bâtonniers venus d’Europe et d’Afrique. C’était
alors le premier prix qui lui était décerné en France et le premier dans le
monde par des confrères avocats. Cinq ans plus tard, le 11 février 1990, Nelson
Mandela était libéré. A partir de cette date, le prix a été de nouveau
attribué.
Depuis 2003, le prix est devenu
l’Hommage désormais annuel des avocats à un avocat du monde. Il est décerné
conjointement par l’Institut des Droits de l’Homme du Barreau de Bordeaux,
l’Institut de Formation en Droits de l’Homme du Barreau de Paris, l’Institut
des Droits de l’Homme du Barreau de Bruxelles, l'Unione forense per la tutela
dei diritti dell'uomo (Rome) la Rechtsanwaltskammer de Berlin, le barreau de
Luxembourg , l'Union Internationale des Avocats (UIA) et
l’Institut des Droits de l’Homme des Avocats Européens (IDHAE). Il est remis aux lauréats alternativement
dans une des villes où chacun des instituts exerce son activité.